Meknès (arabe : مكناس Maknâs, marocain : M'knâs, berbère : Ameknas) est une des quatre grandes villes impériales du Maroc, chef lieu de région administrative dans le Nord du Pays, entre Fès et la capitale Rabat.
Histoire
La ville aurait été fondée au IVème siècle mais ce ne serait qu’au IXème siècle qu’une tribu berbère, les « Meknassa » (les combattants), d’où son nom, s’y ’installent près de l’Oued Boufekrane et de l’Oued Ouislane.
Elle devient ville militaire sous les Almoravides au XIème siècle. Diverses ethnies y trouvent refuge : les berbères du Sahara, les Zénètes, les Idrissides. La ville porte le nom de « Meknassata Az Aaïtoun, Meknès aux oliviers ».
Elle est détruite par les Almohades pour en construire une autre plus sécurisée et plus accueillante (mosquées, bains publics….).
Les Mérinides s’en emparent au XIVème siècle et y intègrent des écoles toujours existantes à l’heure actuelle.
La ville évolue sous les Wattasides et c’est sous le Roi Moulay Ismail (Alaouites, voir photo) que la ville connait une vraie prospérité. Il y installe la capitale du pays durant son règne de 1672 à 1727 et en fait la cité d’aujourd’hui : édifices et monuments, jardins, remparts, mosquées. C’est la « Ville aux cent minarets », la capitale impériale.
Sous la colonisation française (1912-1956), elle était le siège de la résidence du Maréchal Liautey. Meknès est surnommée alors le « Petit Paris » ou la « Versailles du Maroc ».
Géographie
Située sur le plateau de Saïs, entre les plaines, le Moyen Atlas et les collines pré-rifaines, la ville est à 500 m d’altitude, ce qui lui procure un climat agréable, continental entre 30° et 45° en saison chaude (été sec) et 0° et 7° en hiver. La ville jouit ainsi d’une position géographique idéale.
La ville compte près d’un million d’habitants entre l’agglomération même et sa banlieue. Les administrations sont concentrées en centre ville. Mais l’accès aux banlieues est rendu simple par ses nombreux moyens de transport (taxis, bus à 40 km à la ronde, train). Sa zone rurale en est ainsi améliorée.
La ville (médina) est aujourd’hui placée sous la protection de l’Unesco depuis 1996. La restauration des différents sites est toujours en cours.
La population compte des berbères et des rifains (population originaires du nord) aussi. Mais elle a tendance à se diversifier.
Tourisme
La ville possède de nombreux sites à visiter. Au fur et à mesure des migrations qu’elle connait, elle a vu apparaître des forteresses, de nouveaux quartiers, des mosquées.
La médina de Meknès s’est beaucoup développée à l’époque alaouite, sous le règne de Moulay Ismail. Il lui a donné un aspect militaire à l’intérieur comme à l’extérieur : forteresses et palais.
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Le quartier le plus populaire est l’ancienne médina, « Mdina Kdima ».
La place en 1930
La place aujourd'hui
À l’entrée de la médina, la place El Hdim est une place qui of fre aujourd’hui beaucoup d’animations, surtout le soir. Elle est devenue l’équivalent de la Place Jamaa El Fna de Marrakech.
Elle était à l’origine la place où étaient entreposés les matériaux de constructions et gravats des chantiers de la ville entrepris par Moulay Ismail. D’où son nom El Hdim qui signifie « démolition ».
Elle a été inaugurée en 1677 par le sultan et contenait 50 palais dont il ne reste que des ruines à cause du tremblement de terre de 1755.
La tour, d’époque ismaïlienne, fait partie de la grande muraille de la ville. Elle abrite le musée de la poterie pré-rifaine et offre une jolie vue sur la médina, tout particulièrement sur le quartier juif (EL Mellah) et la place El Hdim.
Insitutions
Les écoles, ou « Médersas »
Elle a été construite par Moulay Ismail en 1789.
La médersa Bou Inania, de construction hispano-mauresque (zelliges, plâtres, portes gravées), a été édifiée par Abou Al Hassan et terminée par son fils Abou Inan en 1345. Elle accueillait les étudiants à l’époque.
Les mausolées
Le Mausolée Moulay Ismail où se trouve le tombeau du Roi Moulay Ismail. Construit par Ahmed Eddahbi en 1703 et restauré en 1960 sous le règne de Mohammed V.
Le Mausolée Cheikh El Kamel qui abrite le tombreau de El Hadi Benaïssa, le fondateur de la confrérie des « Aïssaoua » a été construit par Sidi Mohammed Ben Abdellah en 1776.
Les mosquées
La grande mosquée construite au XIème siècle par les Almoravides est probablement la plus belle de la ville. Elle a 11 portes et 143 arcades.
Construite sous les Mérinides, elle recueillait divers manuscrits anciens qui sont aujourd’hui transférés au complexe culturel de la ville. Le bâtiment abritera bientôt une bibliothèque patrimoniale spécialisée.
Elle date du Xème siècle et est située au centre de la Médina.
Les palais
Construit au début du XVIIIème siècle, le Roi y séjournait. Il fait 400 mètres de long et 240 m de large. La place du Méchouar se situe juste devant le rempart.
Le palais (Ksar) Mansour, qui a été transformé en bazar, était au XIXème siècle une riche demeure bourgeoise. Sa porte est majestueuse.
Le palais a été construit par Sidi Mohammed Ben Abdallah au XIXème siècle (alaouite) a été transformé en académie militaire et école de formation d’officiers.
Construit en 1882 par Moulay Al Hassan, le palais été au départ la résidence du vizir Abou Abdellah El Jamai. On y trouvait des boutiques (fondouk), un bain. Depuis 1958, le palais est un musée avec un jardin de type Riad.
Il était le palais officiel de Moulay Ismail.
Cette construction au toit pyramidal couvert de tuiles vertes a été construit au XVIIème siècle (1912-1913) par Moulay Ismail pour y recevoir les personnalités étrangères (pachas) de passage dans la ville jusqu’en 1969. Son nom de départ (Koubat AL Khayatine) est tiré de la corporation des tailleurs qui étaient installés autour du bâtiment.
Aujourd’hui, elle abrite le conservatoire de musique andalouse.
Les portes
Le sultan Moulay Ismail entoura la ville de nombreux remparts (40 km de long) et de 20 portes fortifiées.
C’est la porte la plus au nord de la ville, elle est située sur les collines.
Datant du XVIIème siècle, elle est une des portes les plus richement décorées (céramiques verte) et était la porte principale menant à la ville des jardins et au quartier juif. Appelée la « porte heureuse » ou la « porte du jeudi » du nom du marché qui s’y tenait tous les jeudis, elle porte l’inscription gravée suivante :
"Je suis la porte ouverte à tous les peuples qu'ils soient d'Occident ou d'Orient, je suis la porte heureuse semblable par ma gloire à la pleine lune dans le ciel j'ai été construite par Moulay Ismail, la fortune et le prospérité sont inscrites sur mon front, je suis entourée de bonheur".
Cette porte aux piliers en marbre blanc est située devant la place EL Hdim et est la dernière construction ordonnée par le Sultan Moulay Ismail et a pour particularité d’être construite par un chrétien converti à l’Islam et ses grandes colonnes proviennent du palais El Badi de Marrakech. À l’intérieur, on retrouve une galerie d’art.
Les greniers et écuries historiques
Le monument date du début XVIIIème et est probablement l’un des plus visités de la ville.
Equipé d’une salle centrale (26.30m de long X 10.70m de large X 9m de hauteur) et d’une série de petites salles plus petites, de puits et de norias (moulins), le lieu servait de lieu de stockage des denrées alimentaires (grenier). Les puits alimentaient le bâtiment aussi bien que le bassin.
Le bassin Agdal (début XVIIIème siècle) est un bassin de réserve d’eau de 4 hectares (149m X 319m X 3.50m de profondeur). Il irriguait les jardins du palais royal et il constitue une réserve d’eau pour la vile.
Il a été crée en 1914 comme bâtiment militaire et est devenu un centre d’élevage de chevaux. Il a une capacité de 1200 chevaux sur une superficie de 67 hectares.
Construite par un architecte, prisonnier portugais, Cara. Ce dernier avait reçu la promesse d’être libéré s’il parvenait à construire une prison d’une capacité de 40 000 détenus.
Il s’agit d’un vaste souterrain situé à l’intérieur de la ville, composé de trois salles. Par la suite, elle a été utilisée comme silos à grains.